Nord-Kivu : les veuves de militaires dénoncent leur abandon après la répression d’une marche à Beni
- Lionel Okito Fataki
- 27 nov.
- 2 min de lecture

À Beni, dans le Nord-Kivu, une marche pacifique organisée ce jeudi 27 novembre 2025 par les enfants et les veuves de militaires tombés au front face au M23 a été violemment dispersée par la Police nationale congolaise (PNC).
Les manifestants se rendaient au gouvernorat pour déposer un mémorandum lorsque les forces de l’ordre sont intervenues. Selon les participants, l’usage de gaz lacrymogènes contre une foule composée en grande partie d’enfants était « arbitraire » et « injustifié ».
« Nous ne troublions pas l’ordre public. Ils ont lancé des gaz lacrymogènes sur des enfants. Est-ce un crime de revendiquer nos droits ? », dénonce une veuve, encore sous le choc.
Les familles des militaires disparus affirment vivre dans une précarité extrême : sans abri, sans soutien de l’État, sans accès à la solde de leurs époux, avec des enfants déscolarisés et parfois contraints de dormir dehors ou dans des cimetières.
« Nous nous sentons abandonnées. Nos maris sont morts pour la sécurité du pays, et nous survivons dans la misère. Lorsque nous tentons d’exprimer nos droits, on nous disperse à coups de gaz lacrymogènes », témoigne une autre manifestante, en larmes.
La bousculade a provoqué la perte momentanée de plusieurs enfants au milieu de la foule.
La PNC justifie toutefois son intervention par le maintien de l’ordre public. Le porte-parole du commissariat urbain, Nasson Murara Kathembo, évoque une manifestation au « caractère obscur », assurant que deux « fauteurs de troubles » ont été interpellés.
Cet incident met en lumière la détresse persistante des familles de militaires à Beni et relance le débat sur la prise en charge des soldats engagés sur les fronts contre l’agression rwandaise et les attaques des ADF, ainsi que sur le soutien dû à leurs proches.
Rédaction : +243 897 916 317








Commentaires